Définition du compostage

Définition du compostage

Qu’est-ce que le compostage ?

Le compostage est le procédé naturel qui fait que la décomposition des matières organiques par l’eau, l’oxygène et les micro-organismes crée des résidus favorables à la croissance des plantes. 

Le compostage peut s’opérer de deux façons :

  • par un procédé aérobie (à l’air libre) de façon classique 
  • par un procédé anaérobie (sans oxygène). On parle alors de Bokashi (technique de compostage japonaise). Pour remplacer l’oxygène, il doit être ajouté un activateur ou starter riche en micro-organismes qui permettent la fermentation.

Ce procédé naturel peut être organisé de façon rationnelle grâce à des composteurs d’intérieur ou d’extérieur. 

Pourquoi composter ?

Technique ancestrale, le compostage revient à la mode car il répond pleinement aux enjeux de notre siècle (protection de l’environnement, zéro-déchet) :

  • Réduction des déchets. En France en 2017, 22 % des déchets ménagers sont placés en décharge tandis que 35 % de nos ordures ménagères sont incinérées avec récupération d’énergie. ⅓ de nos poubelles alimentent le réchauffement climatique (génération de CO2). Avec le compostage, la quasi-totalité de nos épluchures sort de nos poubelles pour générer de l’engrais. Le volume d’enfouissement de nos ordures se réduit.
  • Respect de la réglementation qui interdit de brûler les résidus verts dans son jardin. Cette loi est aisée à respecter si les déchets verts issus du potager et du jardin alimentent un composteur domestique.
  • Annulation de trajet vers la déchetterie. L’impact carbone des déchets verts devient nul.
  • Réduction de la consommation d’engrais chimique. Vu que l’amendement est généré à la maison en quantité suffisante, les particuliers n’ont plus à acheter de fertilisants issus de l’industrie agro-chimique.
  • Apprentissage des bons gestes pour la Terre aux enfants. La réalisation d’un compost en famille permet d’inculquer le respect de la nature à la génération suivante.
  • Refuge favorable pour les rongeurs et petits animaux (ex : hérissons) en hiver. Les composts dégagent de la chaleur (jusqu’à 70°C au cœur du tas de compost). L’énergie thermique dégagée par la décomposition constitue un milieu propice à la survie.

Quels déchets peuvent être compostés ?

Dans un composteur domestique, peuvent être introduits :

  • des déchets alimentaires du type restes de fruits et de légumes (fanes, épluchures, noyaux…). Il est conseillé d’écarter les restes d’agrumes : les peaux des oranges, clémentines et citrons sont particulièrement longues à se décomposer. De plus, ces fruits sont composés d’une peau recouverte d’une cire défavorable au développement des bactéries. Leur acidité et leur fort traitement aux pesticides nuisent à l’équilibre et à la qualité du compost.
  • des détritus issus de tailles de jardinage (débroussaillage de haies, élagage, taille des plantes des potagers et des jardinières, arbustes et arbres), restes de tontes de pelouse, fauchage des herbes séchées, pailles, feuilles mortes, fruits en cours de pourrissement qui sont tombés des arbres. Attention car les plus gros morceaux (bâtons, tiges épaisses) doivent être broyés avant d’être intégrés au compost.
  • du fumier / de la litière : Cette matière peut provenir de vos animaux domestiques, de votre poulailler domestique (excréments de poules), de vos toilettes sèches ou provenir d’un centre équestre de proximité. Dans le cas d’enrichissement de votre composteur individuel par les résidus de toilettes à compost, de la sciure et des copeaux de bois permettent alors d’aérer tout le compost.
  • du marc de café. Il se révèle un vrai activateur de compost et permet un bon apport en minéraux.
  • des cartons et emballages compostables. Les industriels offrent de plus en plus d’emballages biodégradables ou compostables : boîtes d’œufs, rouleaux cartonnés de papier toilette. 

Comment composter ?

Pour composter, les particuliers peuvent avoir recours à :

Un composteur collectif

De nombreux groupes d’habitants, municipalités ou communautés de communes s’organisent pour que les citoyens puissent apporter leurs biodéchets dans un lieu accessible au public (ex : au pied d’un immeuble, dans un espace vert, dans une école). L’essentiel est que ce composteur collectif ne crée pas de nuisances pour les riverains (odeurs, animaux nuisibles). Chaque foyer participant apporte ses déchets à son propre rythme.

Un composteur individuel

Il prend deux formes :

Quelles sont les principales techniques de compostage ?

Tas de déchets

Pour démarrer un compostage, il est indispensable de réunir des résidus verts. L’apport en déchets de cuisine et en résidus verts doit être équilibré : ni trop sec, ni trop humide.  

Décomposition des matières organiques

Le compostage suit plusieurs étapes. Pour l’apport en oxygène et que les bactéries, les insectes, les lombrics et les gastéropodes décomposent au mieux, il est important de mélanger régulièrement le contenu du compost. Cette aération réduit les mauvaises odeurs. Si l’odeur de soufre et d’azote persiste, le compost se révèle trop humide ; il faut assécher le tas par un apport en carbone grâce par exemple à des copeaux de bois, des tiges de fleurs séchées et hachées ou de la paille. A l’inverse, si le compost est trop sec, apparaît une pourriture blanche caractéristique. Arroser le compost relancera un fonctionnement équilibré. Un suivi régulier du taux d’humidité au cœur du compost est recommandé.

Récolte du compost

Le compost arrivé à la fin de la maturation présente une intense couleur noire et sent l’humus des sous-bois. Les vers de compost ont disparu. Il suffit alors de la mélanger à de la simple terre pour en faire un terreau très fertile.

Quelles sont les différentes phases d’un compostage ?

Phase mésophile

Cette phase se situe au démarrage du compost dès que les matières organiques sont rassemblées. Les enzymes des bactéries cassent les parois cellulaires des tissus tendres. En cette période de pourrissement, le liquide des cellules brisées s’écoule. Le tas est alors composé de structures molles. Pendant cette amorce du processus de compostage, la décomposition génère de la chaleur (jusqu’à 40°C).

Phase thermophile

Une large variété de bactéries colonise le tas de compost. La dégradation par les micro-organismes atteint son maximum, à l’instar de la température qui peut s’élever jusqu’à 70°C. Les champignons sont détruits. Le volume du tas de compost diminue sous le double effet de la réduction de structure de la matière et de l’évaporation.

Phase de refroidissement

Comme son nom l’indique, durant cette période la chaleur baisse progressivement (jusqu’à 30°C). Les champignons colonisent le compost. Toutes les odeurs désagréables (soufre et azote) disparaissent.

Phase de maturation

Cette période est aussi appelée aussi phase de fermentation lente. Les bactéries restent actives mais des animaux de petite taille participent désormais à la décomposition de la matière : vers de terre, limaces, mille-pattes, insectes (type coléoptères) . Cette dernière prend désormais la forme de petites miettes très aérées… L’humus s’est créé.

Retrouvez les différentes étapes du compost en vidéo :

Quel est le résultat du compostage ?

A l’issue de toutes les phases du compostage, apparaît une matière riche en nutriments. Mélangée à de la terre, elle constitue un terreau fertile pour les plantes. Dans un cadre domestique, le résultat du compostage (compost) peut fertiliser tant les plantes d’intérieur que des plantes extérieures (potager ou fleurs d’agrément).